Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1605

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édition du Coup de dés, qui devait contenir des planches d’Odilon Redon. Nous avons trouvé de celui-ci une lettre datée du 20 avril 1898 et adressée à Mallarmé où il dit : « J’ai beaucoup regretté d’avoir manqué votre excellente visite. J’avais à vous parler aussi des dessins du Dé. Vollard m’a montré des papiers superbes : je crois que, pour l’unité, nous pourrions tenter l’impression des lithographies sur papier blanc, c’est-à-dire sur celui du texte, bien que séparément placées : je me propose de dessiner blond et pâle afin de ne pas contrarier l’effet des caractères, ni leur variété nouvelle. J’ai des pierres au grainage, c’est vous dire que je serai bientôt à l’ouvrage. » Dans la Poésie de Stéphane Mallarmé (p. 417), Albert Thibaudet rapporte : « A la typographie, part essentielle du poëme, Mallarmé avait mis des soins méticuleux; il avait fait des recherches dans les imprimeries pour les caractères appropriés, les avait trouvés enfin chez Didot. Quand il mourut, il venait de corriger les épreuves d’une belle édition in-folio qui ne parut pas et que remplace tant bien que mal l'édition ancienne. » Albert Thibaudet ajoute que l’éditeur vendit alors ces épreuves définitives avec quatre lithographies d’Odilon Redon qui devaient accompagner le poëme. Dans son ouvrage sur .Mallarmé, M. Jean Royère dit : « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, constatation qui tombe comme la prophétie de la Sibylle. En effet, le poëte n’est maître que de son génie et ne commande pas aux circonstances. Mais un « coup de dés » lui est toujours permis et c’est l’unique manière de dénouer la tragédie et d’échapper, — pour ce qui le concerne — au Hasard. » Voir, de Pierre Beausire, le remarquable ouvrage : Essai sur la Poésie et la Poétique de .Mallarmé (Bibliothèque des Trois Collines, Roth, édit., Lausanne, 1942.) QUELQUES MÉDAILLONS ET PORTRAITS EN PIED P. 481. VILLIERS DE L’ISLE-ADAM (Paris, 1889-1890.) C’est le texte d’une conférence faite en Belgique, à six reprises, dont deux fois à Bruxelles (l’une au Cercle Artistique, le 11 février 1890, l’autre au Groupe des NX, le 15), à Anvers le 12, Gand le 15, Liège le 14 et Bruges le 18. Stéphane Mallarmé avait quitté Paris le dimanche 9 février 1890 et avait été à Bruxelles l’hôte de l’avocat Edmond Picard. A son retour, il répéta cette conférence à Paris, dans le salon de Mme Eugène Manet (Berthe Morisot), 40, rue de Villejust, le jeudi 27 février 1890. Dans P Art Moderne de Bruxelles, le 16 février 1890, c’est-à-dire au lendemain même, il en avait paru un compte rendu des plus chaleureux dont l’auteur était Émile Verhaeren : la conférence