Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1607

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Avec Léon Dierx et J.-K. Huysmans, Mallarmé prit soin de la publication du recueil posthume Che% les Passants et plus tard concourut au choix des contes de Villiers de l’Isle-Adam, qui formèrent, chez l’éditeur Deman de Bruxelles, le recueil des Histoires Souveraines ; en même temps, Mallarmé s’inquiétait, parmi ses relations, d’assurer un sort moins lamentable à la veuve et au très jeune fils de l’auteur â' Axel. Les séductions de l’esprit de Villiers s’exercèrent incontestablement sur Mallarmé; l’on peut invoquer à cet égard le témoignage de M. Paul Valéry : « L’esprit de Mallarmé, pour solitaire et autonome qu’il se fût fait, avait reçu quelques impressions des prestigieuses et fantastiques improvisations de Villiers de l’Isle-Adam, et ne s’était jamais tout à fait détaché d’une certaine métaphysique, sinon d’un certain mysticisme difficile à définir. » (lAtw/é II : « Lettre sur Mallarmé »). Au sujet des rapports de Stéphane Mallarmé et de Villiers de l’Isle-Adam, voir le volume de G. Jean-Aubry : Une amitié exemplaire : Villiers de l'Isle-Adam et Stéphane Mallarmé {Mercure de France, 1941). P. 510. VERLAINE (Paris, 9 janvier 1896.) Ce texte n’est autre que celui du discours que Stéphane Mallarmé prononça aux obsèques de Paul Verlaine qui eurent lieu le 10 janvier 1896 au cimetière des Batignolles, après un service à Saint-Etienne du Mont, où l’orgue fut tenu par Gabriel Fauré. Après François Coppée, Maurice Barrés et Catulle Mendès et avant Jean Moréas, Mallarmé prononça ces paroles qui furent publiées dans le n° 125 de la Revue encyclopédique (25 janvier 1896, p. 56) et dans la Plume, n° du Ier février. Verlaine était mort à Paris, rue Descartes, le 8 janvier, à l’âge de 52 ans. Leurs relations remontaient à cette lettre, à la fois admirative et gouailleuse, que le 22 novembre 1866, Verlaine avait adressée à Mallarmé qui venait de s’installer à Besançon, lettre qui accompagnait l’envoi des Poèmes Saturniens tout récemment parus et à laquelle Mallarmé avait répondu le 20 décembre suivant par une lettre déjà amicale, et d’un jugement déjà si profondément circonstancié. Ce n’avait été qu’un échange de signaux de reconnaissance; puis cinq ans avaient passé sans que les poètes, l’un à Avignon, l’autre à Paris, se rencontrassent; à peine Mallarmé fut-il venu se fixer aux Batignolles que Verlaine souhaita le voir, un mercredi; mais presque aussitôt alors, c’est le début pour Verlaine de ses scènes de ménage, de son accointance avec Rimbaud, de ses fuites et de ses « malheurs » et il passera encore sept ou huit ans, vrai-