Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1609

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P. 512. RIMBAUD (Paris, avril 1896.) Paru d’abord dans la revue nord-américaine Tbe Chap Book (n° du 15 mai 1896) dont Mr. Harrison Rhodes était le directeur, — avec un portrait d’Arthur Rimbaud par Félix Valloton — cet article avait été écrit par Mallarmé expressément pour cette revue étrangère. Nous avons retrouvé parmi les papiers du poète l’invitation qui date, précisément, la rencontre probablement unique, entre le poète de Brise marine et celui du Bateau ivre à laquelle l’article fait allusion : c’est celle du « Dîner mensuel des Vilains Bonshommes », ornée d’un dessin de Félix Regamey et ainsi rédigée : « Invitation pour le samedi Ier juin 1872, à 6 h. 30, hôtel Camoëns, rue Cassette. Prière à M. Mallarmé de vouloir bien me faire parvenir son adhésion avant le... (en blanc). -— Te secrétaire : P. Elzéar, 2, rue Soufflot. » Rimbaud, on s’en souvient, né à Charleville le 20 octobre 1854, avait donc alors à peine dix-huit ans. Après deux fugues brèves et malencontreuses vers Paris en septembre 1870 et février-mars 1871, il y était venu « pour de bon » en octobre 1871 apres s’être annoncé à Verlaine par des poèmes stupéfiants, autour desquels un concours d’admirations s’était formé que découragea bientôt l’attitude de ce nouveau venu. Apres avoir passé les mois d’avril et mai 1872 à Charleville, il avait regagné Paris à la fin de ce mois et en repartit, avec Verlaine, dès le début de juillet pour la Belgique puis Londres. Mallarmé avait été instruit probablement des mérites poétiques de Rimbaud par Théodore de Banville et Paul Verlaine. L’ensemble des Poésies de Rimbaud était achevé depuis septembre 1871, date de composition du Bateau ivre. Lorsque fut écrit cet article, l’auteur des Illuminations était mort depuis quelques années déjà à Marseille, le 10 novembre 1891. Mallarmé avait dû, des premiers, lire quelques-uns des poèmes de Rimbaud, lorsqu’en octobre et novembre 1883, Verlaine les cita au cours de son article des Poètes Maudits dans la revue Tutèce, où cet article précéda immédiatement celui que Verlaine consacra à Mallarmé. Il put les relire dans le recueil des Poètes Maudits quelques mois plus tard et connaître, dès le premier numéro de la Vogue auquel il collabora, les Illuminations, à partir d’avril 1886. P. 519. THÉODORE DE BANVILLE (Paris, 1892.) Écrites, comme l’indiqua Mallarmé, à l’occasion de l’inauguration du monument à Théodore de Banville, dans le jardin du Luxembourg, ces pages parurent d’abord, le 17 décembre 1892,