Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/352

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tiassent ou radotassent, seuls, la phrase de leur destin. Tandis qu’au serinent du spectateur vulgaire, il n’aurait existé personne ni rien ne se serait passé, sur ces dalles. Bruges, Gand, terroir de primitifs, désuétude... on est loin, par ces fantômes, de Shakespeare. Pelléas et Mélisande sur une scène exhale, de feuillets, le délice. Préciser ? Ces tableaux, brefs, suprêmes : quoi que ce soit a été rejeté de préparatoire et machinal, en vue que paraisse, extrait, ce qui chez un spectateur se dégage de la représentation, l’essentiel. 11 semble que soit jouée une variation supérieure sur l’admirable vieux mélodrame. Silencieusement presque et abstraitement au point que dans cet art, où tout devient musique dans le sens propre, la partie d’un instrument même pensif, violon, nuirait, par inutilité. Peut-être que si tacite atmosphère inspire à l’angoisse qu’en ressent l’auteur ce besoin souvent de proférer deux fois les choses, pour une certitude qu’elles l’aient été et leur assurer, à défaut de tout, la conscience de l’écho. Sortilège fréquent, autrement inexplicable, entre cent; qu’on nommerait à tort procédé. Le Poëte, je reviens au motif, hors d’occasion prodigieuses comme un Wagner, éveille, par l’écrit, l’ordonnateur de fêtes en chacun; ou, convoque-t-il le public, une authenticité de son intime munificence éclate avec charme. SOLENNITÉ Mais où poind, je l’exhibe avec dandysme, mon incompétence, sur autre chose que l’absolu, c’est le doute qui d’abord abominer, un intrus, apportant sa marchandise différente de l’extase et du faste ou le prêtre vain qui endosse un néant d’insignes pour, cependant, officier. Avec l’impudence de faits divers en trompe-l’œil emplir le théâtre et exclure la Poësie, ses jeux sublimités (espoir toujours chez un spectateur) ne me semble besogne pire que la montrer en tant que je ne sais quoi