Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/362

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IV L’hiver est à la prose. Avec l’éclat automnal cesse le vers, qui autorise le geste et un miraculeux recul; c’était la dernière fanfare si magistralement lancée que j’ai dans l’oreille, du fait de M. Richepin, au succès interrompu par le départ de Scapin en personne : farce superbe où le tréteau s’est agrandi par les arts seuls jusqu’à la scène, comme il le manqua dans le siècle d’imitation antique. Le silence, seul luxe après les rimes, un orchestre ne faisant avec son or, ses frôlements de soirs et de cadence, qu’en détailler la signification à l’égal d’une ode, tue et que c’est au poëte, suscité par le défi, de traduire ! le silence que je cherche aux après-midi de musique, je l’ai trouvé avec contentement aussi, devant la réapparition toujours inédite comme lui-même, de Pierre, c’est-à-dire du clair et sagace mime Paul Legrand.

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L’essor du rideau parmi tant d’impatiences et le frémissement mondain qui s’engouffrent, pour éveiller ce qu’est une fête parisienne de l'esprit, m’en impose : malheureusement, dans le cas de ce si singulier Francillon, il faudra, que retombe la toile. Je m’explique. Tandis que va le triomphe de cette soirée, une première représentation pour de nouveaux venus toujours, avec son jeu de surprise ! j’entends regretter précisément que la curiosité, une heure durant, se suspende (comme si c’était trop pour l’intérêt que vaut une honnêteté de femme) à la question si l’héroïne s’est fait elle-même justice ou pas. Moi je juge que pour peu qu’un artifice permît à la comédie de durer l’éternité, elle y gagnerait de devenir probante, puisque visée il y a : attendu que tout dénouement obligatoire de théâtre, comme celui qui survient ici, ne peut infirmer le paradoxe. Malheureusement, je le redis, le rideau tombera; et descend avec quelque rire dans ses plis relativement à