Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/400

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parce que n’existe devant les écrits achalandés, de gain littéraire colossal. La métallurgie l’emporte à cet égard. Mis sur le pied de l’ingénieur, je deviens, aussitôt, secondaire : si préférable était une situation à part. A quoi bon trafiquer de ce qui, peut-être, ne se doit vendre, surtout quand cela ne se vend pas. Comme le Poëte a sa divulgation, de même il vit; hors et à l’insu de l’affichage, du comptoir affaissé sous les exemplaires ou de placiers exaspérés : antérieurement selon un pacte avec la Beauté qu’il se chargea d’apercevoir de son nécessaire et compréhensif regard, et dont il connaît les transformations. LE LIVRE, INSTRUMENT SPIRITUEL Une proposition qui émane de moi — si, diversement, citée à mon éloge ou par blâme — je la revendique avec celles qui se presseront ici — sommaire veut, que tout, au monde, existe pour aboutir à un livre. Les qualités, requises en cet ouvrage, à coup sûr le génie, m’épouvantent un parmi les dénués : ne s’y arrêter et, admis le volume ne comporter aucun signataire, quel est-il : l’hymne, harmonie et joie, comme pur ensemble groupé dans quelque circonstance fulgurante, des relations entre tout. L’homme chargé de voir divinement, en raison que le lien, à volonté, limpide, n’a d’expression qu’au parallélisme, devant son regard, de feuillets. Sur un banc de jardin, où telle publication neuve, je me réjouis si l’air, en passant, entr’ouvre et, au hasard, anime, d’aspects, l’extérieur du livre : plusieurs — à quoi, tant l’aperçu jaillit, personne depuis qu’on lut, peut-être n’a pensé. Occasion de le faire, quand, libéré, le journal domine, le mien, même, que j’écartai, s’envole près de roses, jaloux de couvrir leur ardent et orgueilleux conciliabule : développé parmi le massif, je le laisserai, aussi