Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/450

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de même le passant y puise un sens qui le satisfasse et soit l'équivalent de ses trois francs cinquante. Il croit comprendre, et, selon le mot du Maître, cela n’en est que plus sinistre. » On peut se demander avec grande vraisemblance si le livre dont il parlait en tSç)3 n’était pas celui auquel il travaillait continuellement, sans hélas ! qu'il ait vu le jour, le livre de sa vie, confrontation générale du Poëte avec la Nature et dont tout ce qu'il a publié n'était, selon lui, que des essais, allusions fragmentaires, lueurs momentanées — à travers quoi il transparaissait, un depuis toujours, en germe déjà dans les projets de sa jeunesse. Peu à peu s'élaborait donc dans sa pensée le caractère du Drame, dont la théorie prit corps plus tard che^ lui, comme l'indiquent deux pages cle notes d'une écriture postérieure que je crois pouvoir lire ainsi : Le Drame est causé par le Mystère de ce qui suit — l’identité (Idée) Soi — du Théâtre et du Héros à travers l’Hymne nature et homme vie operation cité cité et vie = patrie — le Héros dégage — l’hymne (maternel) qui le crée, et se restitue figure au Théâtre que c’était — mais à quel état apparaît-il mal au début ? du Mystère où cet hymne était enfoui Drame n’est insoluble que parce qu’inabordable on n’en a pas l’idée, à l’état de lueur seulement, car il est résolu tout de suite, le temps d’en montrer la défaite, qui se déroule fulguramment.