Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/472

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à la fois ouverts et fermés, dans leur chute en suspens, comme si c’était soi qui, doué de leur mouvement, retournât sur soi-même en la spirale vertigineuse conséquente ; qui devait être indéfiniment fuyante si une oppression progressive, poids de ce dont on ne se rendait pas compte, malgré que l’on se l’expliquait en somme, n’eût impliqué l’expansion certaine d’un intervalle futur, sa cessation, dans laquelle, lorsqu’elles se retrouvèrent, rien en effet ne s’entendit plus que le bruit d’un battement d’ailes effaré de quelqu’un de ses hôtes absurdes heurté dans son lourd somme par la clarté et prolongeant sa fuite indéfinie.

IV.

MALGRÉ LA DÉFFENSE DE SA MÈRE, ALLANT JOUER DANS LES TOMBEAUX

(Interdiction de sa mère de descendre ainsi, — sa mère qui lui a dit ce qu’il avait à accomplir. Pour lui il va aussi dans un souvenir d’enfance, cette nuit recommandée s’il se tuait, il ne pourrait pas, grand, accomplir l’acte).

Il peut avancer, parce qu’il va dans le mystère. (Ne descend-il pas à cheval sur la rampe toute l’obscurité, — tout ce qu’il ignore des siens, corridors oubliés depuis l’enfance.) Telle est la marche inverse de la notion dont il n’a pas connu l’ascension, étant, adolescent, arrivé à l’Absolu : spirale, au haut de laquelle il demeurait en Absolu, incapable de bouger, on éclaire et l’on plonge dans la nuit à mesure. Il croit traverser les destins de cette nuit fameuse : enfin il arrive où il doit arriver, et voit l’acte qui le sépare de la mort.

Autre gaminerie.

il boira exprès pour se retrouver

Il dit : je ne peux faire ceci sérieusement : mais le mal que je souffre est affreux, de vivre : au fond de cette confusion perverse et inconsciente des choses qui isole son absolu — il sent l’absence du moi, représentée par l’existence du Néant en substance, il faut que je meure, et comme cette fiole contient le néant par ma race différé jusqu’à moi (ce vieux cal-