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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/620

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le pressentîmes toujours et, mieux, que nous le reconnaissons. » Journée, la seule, noblement remplie, d’un règne qui finit avec. Le vieux roi et la reine, tirés de prison, trouvèrent débarrassé leur trône : et, sur une marche, les y menant, leur fils tendre et respectueux : qui, s’effaçant devant le pouvoir paternel, se contentait de rester prince héréditaire; mais l’époux enivré de Soundari. Ce soir, à l’heure où le soleil s’abaisse derrière la montagne et où la nuit étoilée remplace une journée brûlante, les pasteurs revenaient, à la hâte comme de coutume, les épaules chargées de celles d’entre leurs bêtes qui étaient jeunes ou fatiguées. Tout voyageur, pieusement s’arrête, pour saluer le seuil d’un petit temple annonçant la porte de Mithila; mais ce n’est plus celui qu’attendait, en le pleurant, la bonne anachorète, recueillie au palais, nourrice par deux fois, de sa vie et de son bonheur : à présent que grâce à un adroit stratagème il s’est reconquis, fils, prince et amant.