depuis ces quelques années, le droit de s’entourer d’autre chose que d’objets aimables et de goût certain. » Cette monographie exacte de la faïence moderne commencée à l’exposition de Londres et finie dans une galerie d’une maison parisienne, j’invite le lecteur, à qui j’ai donné, d’une façon sommaire, les indications désirables, à regarder un instant nos étoffes et nos tapisseries. Dès notre entrée dans les salles de l’Annexe, nos yeux se sentaient invinciblement attirés par ces beaux tapis orientaux importés par la maison Dalseme. Voici ceux qui viennent de Turquie, de proportions telles, que leurs bordures riches se fussent relevées en plinthes au bas des murs du vaste harem originaire qu’ils devaient revêtir de leurs complications de mosaïque profondes et luxueuses. Voilà ceux qui arrivent de Perse, déjà moins éloignés de la manufacture de Cachemire, où l’arabesque le cède à un dessin ramifié et pyriforme, marque distinctive des beaux châles de l’Z/zrZ? à peine plus fins au premier regard que ces tentures aux tons fondus. — Parfois, surprise éclatante pour l’œil habitué à l’enlacis des lignes tissées ou brodées, s’étale une large surface blanche ou jaune qui nous captive par sa nuance unie. Une importation précieuse pour nos logis moins ambitieux, que celle de ces petits tapis de foyer. Le mélange savant de leurs couleurs, très harmonieux, fait qu’ils se trouvent immédiatement au diapason d’une belle chambre; que la décoration de cette dernière soit empruntée aux magasins de choses anciennes ou aux bazars acclimatés d’objets exotiques. Du reste, par un accord tacite, les fabriques européennes, même celles anglaises, qui renoncent à dissimuler nos parquets sous des parterres diaprés, adoptent presque invariablement ces modèles purement ornementaux, dans lesquels se montre rarement une imitation exacte des formes naturelles. Je voudrais dire : J’ai fini. Je ne l’ose pas sans mériter les reproches de négligence de MM. Tassirani, Châtel, Braquenié et Portier Duplan ; tapisseries allégoriques, soieries ramagées, tentures luxueuses, d’Aubusson et de Lyon. Et l’ameublement même ! 11 n’était, à vrai dire, — ce sera l’excuse de mon silence, — représenté que par l’envoi d’une seule maison de Paris, — si l’on excepte
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