Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/837

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qu’elle contient des indications utiles à une famille placée dans les mêmes circonstances et que toute autre les écartera aisément) : un paletot blouse en drap blanc avec col marin en pareil, la confection légèrement serrée à la taille par une large ceinture de faille noire nouée de côté; aucune garniture et de simples boutons en nacre blanc pour fermer le vêtement que dépassait de la largeur de la main environ une jupe de cachemire noir à plis plats. Le chapeau tyrolien en feutre blanc, bordé de velours royal avec aile blanche de côté, laissait de par-dessous tomber sur les cheveux bouclés un flot de faille. Même costume porté par l’amie point en deuil, à l’exception de la robe et de la ceinture bleu pâle au lieu de noir. Autre esquisse, d’où ressort ce point que la plume naturelle sied non moins à cet âge qu’aux premières années ou à la grande jeunesse : relevées celles-ci à une messe de mariage à Saint-Philippe du Roule. Deux sœurs montraient des robes de cachemire gris russe à jupes plissées dépassant à peine le genou, avec les paletots mi-ajustés presque de même longueur en peluche bleue garnie de plume naturelle. Petite toque grise, velours épinglé avec tour de plume naturelle et aile de fantaisie bleue. J’extrais encore de cette toilette jumelle la chose importante, sur laquelle la mode semble ici par deux fois insister : c’est que beaucoup de paletots demi-ajustés en drap gris (avec plume naturelle) paraîtront tout l’hiver; et ce vêtement, toujours très-long, se met sur toutes les robes. Pour petits garçons de cinq à onze ans : costume en drap gris-bleu ou en velvetine noire, veste et gilet, puis pantalon boutonné sous le genou. Paletot d’homme; chapeau en feutre haut de forme, avec le bord retroussé comme à ceux que viennent de porter les Messieurs dans les derniers châteaux de la saison, mais enjolivé de côté par un bouquet de plumes de coq. Tout est dit, ou rien, car il faut ne savoir ces préceptes qu’afin de les oublier; et mieux que d’eux, je me prévaux, Mesdames, de tout le désobéissant caprice qu’à cette lecture mêle déjà votre Fantaisie. Marguerite de Ponty. GAZETTE DE LA FASHION Pas de jour qui se passe sans que l’une de nos Abonnées nous demande : où choisir telle étoffe ? où en trouver la garniture ? Réponse (faite ici maintenant pour qu’elle n’envahisse pas notre Correspondance} : il y a deux moyens de s’habiller, soit de s’en rapporter pleinement à une grande faiseuse ou à un couturier, soit de dicter sa toilette à une femme de chambre. L’étoffe, avec la garniture, est toute