Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/876

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Il a été démontré par la lettre — l’équivalent de la Fiction, et l’inanité de l’adaptation à l’Absolu de la Fiction d’un objet qui en ferait une Convention absolue. Le Verbe, à travers l’idée et le Temps qui sont « la négation identique à l’essence » du Devenir devient le "Langage. Le Langage est le développement du Verbe, son idée, dans l’Être, le Temps devenu son mode : cela à travers les phases de l’idée et du Temps en l’Être, c’est-à-dire selon la Vie et l’Esprit. D’où les deux manifestations du Langage, la Parole et l’Écriture, destinées (en nous arrêtant à la donnée du Langage) à se réunir toutes deux en l’idée du Verbe : la Parole, en créant les analogies des choses par les analogies des sons — L’Écriture en marquant les gestes de l’idée se manifestant par la parole, et leur offrant leur réflexion, de façon à les parfaire, dans le présent (par la lecture) et à les conserver à l’avenir comme annales de l’effort successif de la parole et de sa filiation : et à en donner la parenté de façon à ce qu’un jour, leurs analogies constatées, le Verbe apparaisse derrière son moyen du langage, rendu à la physique et à la physiologie, comme un principe, dégagé, adéquat au Temps et à l’idée. Le Verbe est un principe qui se développe à travers la négation de tout principe, le hasard, comme l’idée, et se retrouve formant (comme elle la Pensée, suscitée par l’Anachronisme), lui, la Parole, à l’aide du Temps qui permet à ses éléments épars de se retrouver et de se raccorder suivant ses lois suscitées par ces diversions. II. — 1895. Un vocabulaire appartient en commun, cela seul ! au poëte et à tous, de qui l’œuvre, je m’incline, est de le ramener perpétuellement à la signification courante, comme se conserve un sol national ; dites, le dictionnaire me suffirait : soit, trempez-le de vie, que je devrai en exprimer pour employer les termes en leur sens virtuel.