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TOASTS


DISCOURS A CATULLE MENDÈS


On fête Catulle Mendès, pourquoi ce soir entre tant de soirs ou marquer comme circonstance illustre la veille des Chercheurs de Tares plutôt qu’un éblouissement, hier, à Grive des Vignes ; simplement, je répondrai, parce que ne domine de motif, selon l’heure, emprunté à son œuvre perpétuel et magistral, pour honorer un tel homme : il est là, toujours, où incombe quelque souci littéraire, nous le prenons, rien de plus, sur le fait. Lui-même, soyons certains, préfère que si un afflux des sympathies irrésistible et débordant rompt la réserve qu’il s’impose, la poussée enthousiaste arrive autrement qu’au sujet d’un de ses livres, précis, entre cent, généralement et directement vers son attitude dont il attend que le geste, avec aménité, modère nos élans; ce qui ne se pourra : paraîtrait-il comme on sait, préoccupé, son idée jamais ne restant étrangère à quelque chose que nul n’ignore être la poésie et, particulièrement pas la sienne, par suite d’une bizarrerie, ou haute conscience des réciprocités, à aimer l’art, chez les autres.


Une occasion, puisqu’on explique, de pareils concours, au somptueux logis du Journal où la maturité du poète, ressuscitant les grands maîtres d’un genre, mène la plus fière campagne, en Critique dramatique, je crois, du siècle, — veut-on que ce ne soit pas cette beauté davantage, il objecterait, soit — s’affirme indéniablement dans un miracle, dernier, de foi et de coup d’œil, en faveur de quiconque aime le Vers. A l’égal du témoignage suprême, l’irruption radieuse de dames, par quoi Paris sourit à un élu, voici l’entière joie de confrères récents, les successeurs, tranquilles que le poëme ira droit, du volume, par dessus la rampe, à l’attention : car la même générosité, qui sait leurs vers éclore, fonde, aussi, des publics. Seuls, plusieurs d’autrefois restent, devant l’ardeur d’effusion, à ne pas s’étonner, elle continue, en l’époque ultérieure, une tradition familière à un passé :