Page:Mallarmé - Divagations.djvu/124

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L’opinion de confrères ici serait l’unique à consulter ; mais, c’est un fait, ces reclus dans leur sens ou fidèles aux sonorités de la langue dont ils glorifient l’instinct, secrètement répugnent comme à en admettre une autre : ils restent sous cet aspect et plus loin que personne, patriotes. Nécessaire infirmité peut-être qui renforce, chez eux, l’illusion qu’un objet proféré de la seule façon qu’à leur su il se nomme, lui-même jaillit, natif; mais, n’est-ce pas ? quelle étrange chose. Une traduction, pour me démentir, a paru, en vers, comme un apport funéraire exquis, la semaine passée, de fragments de Vivian, par l’aigu Jean Lorrain : or le cas reste à part ; lui, souvent, me sembla, en ses poésies, où revinrent, avant nulle part, Mélusine et des princesses fées, diamanté d’influence tennysonienne mais spontanément.

Le public lisant, à qui limiter l’enquête, se remémore une monumentale page de Taine, Histoire de la Littérature anglaise, sur l’Alfred Tennyson de la maturité ; mais ne recourt guère aux sources. On enseigne, dans chaque collège, Enoch Arden, avec notes grammaticales au bas. La mode contemporaine de Gustave Doré, il y a vingt ans, coucha, aux tables de salon, la reliure d’in-folios luxueux close sur une version de plusieurs entre les Idylles.

Mes préférences vont à Maud, romantique, moderne, et songes et passion, encore que ce