Page:Mallarmé - Divagations.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

une fraîcheur d’idée, il faut dire — toujours — hormis ces réceptions en l’intimité où, le matériel de travail relégué, l’art même était loin quoique immédiat dans une causerie égale au décor, ennobli du groupe : car un Salon, surtout, impose, avec quelques habitués, par l’absence d’autres, la pièce, alors, explique son élévation et confère, de plafonds altiers, la supériorité à la gardienne, là, de l’espace si, comme c’était, énigmatique de paraître cordiale et railleuse ou accueillant selon le regard scrutateur levé de l’attente, distinguée, sur quelque meuble bas, la ferveur. Prudence aux quelques-uns d’apporter une bonhomie, sans éclat, un peu en comparses sachant parmi ce séjour, raréfié dans l’amitié et le beau, quelque chose, d’étrange, planer, qu’ils sont venus pour indiquer de leur petit nombre, la luxueuse, sans même y penser, exclusion de tout le dehors.



Cette particularité d’une grande artiste qui, non plus, comme maîtresse de maison, ne posséda rien de banal, causait, aux présentations, presque la gêne. Pourquoi je cède, pour attarder une réminiscence parfaite, bonne, défunte, comme sitôt nous la résumions précieusement au sortir, dans les avenues du Bois ou des Champs-Élysées, tout à coup à me mémorer ma satisfaction, tel minuit, de lire en un compagnon de pas,