Page:Mallarmé - Divagations.djvu/226

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main, la coutume dans les concerts, le spectateur n’allait-il pas reconnaître comme une musicale célébration et figuration aussi de la vie, confiant le mystère au langage seul et à l’évolution mimique ?

Transcrire le feuillet :

« Dans la première partie de la légende, l’amante s’est rencontrée avec l’amant ; l’amant est mort ; et, dans la seconde partie (Le Chevalier du passé), l’amante est devenue la courtisane ; mais, au milieu de son triomphe, le passé est réapparu et lui a appris la vanité de sa gloire ; et elle est partie.

« Maintenant, c’est une mendiante. Elle a renoncé les anciens désirs ; elle ne veut plus rien que le silence et la solitude de la retraite ; une vie spirituelle en dehors du monde et au-dessus de la nature (comme autrefois la vie religieuse) est la fin qu’elle a crue possible. Ainsi son orgueil d’ascète a accepté d’être la mendiante qui tend la main pour le pain quotidien. »


Je ne saurais dire mieux des personnages sinon qu’ils dessinent les uns relativement aux autres, à leur insu, en une sorte de danse, le pas où se compose la marche de l’œuvre. Très mélodique-