Page:Mallarmé - Divagations.djvu/229

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parlera d’un recours à la facture wagnérienne ; plutôt tout peut se limiter chez nous. Dans l’intervalle que traverse la poésie française, attendu que c’était l’heure, certes et tout au moins, de lui accorder ce loisir, il me semble jusqu’à l’évidence que les effets anciens et parfaits, pièce à pièce par M Dujardin, comme par aucun, démontés et rangés selon l’ordre, se soient, chez lui, très spontanément retrempés en vertu de leurs sympathies d’origine, pour y improviser quelque état ingénu ; et je me plais à rester sur cette explication qui désigne un cas rythmique mémorable.



Tout, la polyphonie magnifique instrumentale, le vivant geste ou les voix des personnages et de dieux, au surplus un excès apporté à la décoration matérielle, nous le considérons, dans le triomphe du génie, avec Wagner, éblouis par une telle cohésion, ou un art, qui aujourd’hui devient la poésie : or va-t-il se faire que le traditionnel écrivain de vers, celui qui s’en tient aux artifices humbles et sacrés de la parole, tente, selon sa ressource unique subtilement élue, de rivaliser ! Oui, en tant qu’un opéra sans accompagnement ni chant, mais parlé ; maintenant le livre essaiera de suffire, pour entr’ouvrir la scène intérieure et en chuchoter les échos. Un