Page:Mallarmé - Divagations.djvu/80

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choir leur flamme amortie brûlant encore : je jure que nous les vîmes.

Ce qu’il voulait, ce survenu, en effet, je pense sérieusement que c’était : régner. Ne s’avisa-t-il pas, les gazettes indiquant la vacance d’un trône, celui de Grèce, incontinent d’y faire valoir ses droits, en vertu de suzerainetés ancestoriales, aux Tuileries : réponse, qu’il repassât, le cas échéant, une minute auparavant on en avait disposé. La légende, vraisemblable, ne fut jamais, par l’intéressé, démentie. Aussi ce candidat à toute majesté survivante, d’abord élut-il domicile chez les poëtes ; cette fois, décidé, il le disait, assagi, clairvoyant « avec l’ambition — d’ajouter à l’illustration de ma race la seule gloire vraiment noble de nos temps, celle d’un grand écrivain ». La devise est restée.

Quel rapport pouvait-il y avoir entre des marches doctes au souffle de chesnaies près le bruit de mer ; ou que la solitude ramenée à soi-même sous le calme nobiliaire et provincial de quelque hôtel désert de l’antique Saint-Brieuc, se concentrât pour en surgir, en tant que silence tonnant des orgues dans la retraite de mainte abbaye consultée par une juvénile science et, cette fois, un groupe, en plein Paris perdu, de plusieurs bacheliers eux-mêmes intuitifs à se rejoindre : au milieu de qui exactement tomba le jeune Philippe