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Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/111

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latines, et, plus spécialement, les Charites, ou les Grâces latines, formaient sa suite charmante. Ces Charites on les retrouve dans d’autres légendes que les grecques : dans les hymnes védiques il est parlé d’elles comme des Harits, chevaux de l’Aurore. Harit, ce nom signifie l’éclat luisant que prend un corps oint de graisse ou d’huile : d’où l’idée de splendeur. Très-étrangement, il se trouva que les chevaux de l’Aurore devinrent, dans l’esprit des Grecs, les suivantes aimables d’Aphrodite. Quant à la déesse elle-même, voici quelques-uns de ses autres noms : Énolia et Pontia, signifiant l’un et l’autre qu’elle appartenait à la mer ; puis Urania et Pandémos, ou la déesse de l’amour pur aussi bien que sensuel. Ainsi le charme du matin suggéra l’idée de tendresse et d’amour, qui passa par mille formes, selon l’âme des nations auxquelles arrivèrent ces traditions. Le culte d’Aphrodite était général (fig. 62, 63, 64) ; on le trouve partout ; mais ses temples les plus célèbres s’élevaient à Cythère et à Cypre, à Gnide, Paphos et Corinthe, Divinité grecque, elle se rattache au conte de Troie. À la fête donnée pour les noces de Thétis et de Pélée, Éris (la dispute) jeta une pomme d’or, offerte à la plus charmante des déesses. Le prix fut réclamé par Héré, Athéné et Aphrodite ; et Zeus décréta que le juge serait Pâris, fils de Priam. Pâris donna la pomme à Aphrodite, qui lui suggéra la tentation d’enlever Hélène à Sparte ; et cette insulte faite à Ménélas, le mari d’Hélène, causa la guerre de Troie. Cette scène, esquissée déjà dans l’histoire d’Athéné, s’appelle, dans la Mythologie, le Jugement de Pâris. Si nous continuons à étudier Aphrodite dans les poèmes homériques, nous l’y voyons femme d’Héphaïstos ; ceci ayant