Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/150

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son nom peut être ramené à des dictons montrant l’astre né pour une vie de labeur, débutant en ses tâches pénibles à la suite d’une courte mais heureuse enfance ; et se plongeant finalement dans le repos, après une rude bataille contre les nuages qui l’empêchèrent dans sa marche. Les travaux d’Héraclès ont commencé pour lui au berceau ; on assigne toutefois les labeurs connus sous le nom des Douze Travaux d’Héraclès (fig. 103, 104, 105 et 106) à des périodes postérieures de sa vie. Mais le nombre en a été fixé par les poètes d’un âge relativement avancé, qui recueillirent maintes et maintes traditions locales, quelques-unes basées sur des faits, d’autres purement fictives, et les attribuèrent toutes à Héraclès. Les poètes homériques n’essayent nullement de classifier ses exploits et ses peines.

Enfant donc, comme il était endormi dans son berceau, deux serpents s’enroulèrent autour de lui ; s’ éveillant, il mit ses mains sur leur cou et les dompta, dans une étreinte toujours plus ferme, jusqu’à ce qu’ils tombassent morts sur le sol. Ce sont les serpents de la nuit ou de l’obscurité, sur qui l’on peut dire que le soleil pose les mains quand il se lève, et qu’il tue à mesure qu’il se hausse plus avant dans les cieux. Pays natal, Argos : pourquoi ? parce qu’Argos est un mot qui signifie « splendeur ». Argos est en conséquence la même chose que Délos et Ortygia, le lieu de la naissance de Phoïbos et de sa sœur Artémis, Le précepteur d’Héraclès fut le sage Chiron, un des Centaures ou êtres à buste et tête d’homme avec la croupe d’un cheval (fig. 107). Semblable notion vint apparemment de certaines légendes indiennes, qui parlaient des Gandharvas ou nuages brillants, comme