Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/153

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montant à cheval dans les cieux. Le sophiste Prodicos, qui a traité la légende d’Héraclès comme illustrant la victoire de la droiture sur l’iniquité, nous montre le dieu, adolescent, accosté par deux jeunes filles, l’une habillée d’une robe séante et d’un blanc pur, l’autre mesquinement vêtue et la face rougie, les yeux inquiets. Cette dernière, qui s’appelle le Vice, le tente par des offres d’aise et de plaisir ; l’autre, la Vertu, lui commande de travailler Fig. 107. — Centaures.
virilement pour une récompense future et peut-être éloignée. Héraclès suit le conseil de la Vertu, et entreprend d’un cœur brave ses labeurs. À côté de ces figures allégoriques il est une autre jeune fille que l’on dit avoir gagné l’amour juvénile d’Héraclès : Iole, fille d’Eurytos, roi d’Œchalie ; mais il fut bientôt séparé d’elle ! Toujours parce que tous les héros qui représentent le soleil sont séparés de leur premier amour, juste comme le soleil laisse la belle aurore derrière lui quand il s’élève dans les cieux. (Voyez du reste ce que signifie le nom d’Iole : la couleur violette, et il désigne les nuages couleur violet qu’on ne voit qu’au lever ou au coucher. Ce nom apparaît en