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Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/182

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spéciale d’Héré et de Zeus. Le séjour d’Ixion dans la maison de Zeus représente alors la longue pause que semble faire l’astre au haut des cieux, à midi. Fantôme qui se joue d’Ixion, un beau nuage repose sur l’azur bleu et profond : et, les Centaures (fig. 125), Gandharvas hindous, ce sont ses enfants, vapeurs que répand ce nuage, en temps de pluie, sur les terres de l’Est. Reste la roue à quatre jantes d’Ixion. C’est la croix de feu, Fig. 125. — Centaures.
les rayons transversaux et vibrants que voient, dans le ciel, ceux qui regardent le soleil, à midi. Le nom d’Ixion peut enfin s’expliquer, quoique dans ce cas nous finissions (au lieu de commencer) par demander aide à la science étymologique ; mais rien de très-frappant ne s’impose à notre recherche. Voici : certains ont identifié ce nom avec le mot sanscrit Akshanah, lequel désigne quelqu’un qui est attaché à une roue ; le vocable Ixion étant de la sorte regardé comme apparenté au grec axôn et au latin axis. Les vieux poèmes contiennent le germe de l’histoire d’Ixion, si on sait l’y retrouver. Dyaus (le ciel) lutta pour arracher la roue du soleil à l’étreinte de la nuit. De phrases semblables vint aussi la notion des obscures Gorgones, poursuivant Persée qui se hâte vers les jardins hyperboréens.