ment la répétition du conte d’Héraclès (fig. 128), quoique
le peuple d’Argos, jadis, n’ait point eu vent de cela. Des
différences dans les noms des personnes et des lieux mentionnés
obscurcirent les points de contact suffisamment
pour faire paraître ces contes très-différents aux yeux de
gens que rien ne portait à les examiner avec minutie
ou plutôt avec un esprit critique. Héros particuliers à
chaque cité, qui les honorèrent comme leur défenseur,
Thésée à Athènes et Œdipe à Thèbes répondaient à
Fig. 128. — Héraclès.
Persée d’Argos. Les hommes
de Thèbes, d’Argos et d’Athènes
regardaient leurs légendes
héroïques comme des histoires
distinctes véritablement.
Le sont-elles ? Point. Mais
simplement la répétition du
même conte, les noms des lieux
et des personnes changés, et
quelques-uns des accidents altérés.
Revenons à Persée, et d’abord à la fable de sa naissance. Acrisios, roi d’Argos, fut averti, par l’oracle de Delphes, que si sa fille Danaé avait un fils, il serait, lui, tué par cet enfant. Aussi enferma-t-il Danaé dans une tour, mais Zeus y entra sous forme de pluie d’or ; et Danaé devint mère de Persée. Acrisios plaça Danaé et son nouveau-né dans un coffre que les vagues de la mer portèrent à l’île de Sériphos. La jeune femme et l’enfant, sauvés, furent traités avec bonté par Dictys, frère de Polydccte, roi de l’île. Persée grandit, doué d’une beauté et d’une force plus qu’humaines. Ses yeux étincelants et ses cheveux d’or le faisaient pareil à Phoïbos, seigneur