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Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/295

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la mer : mais une autre tempête l’entraîna, et il fut jeté, sanglant et inanimé, sur le rivage de Phénicie. Plus tard il entendit, en revenant à lui, les voix joyeuses des filles qui jouaient sur la plage pendant que séchaient les vêtements lavés par elles. C’étaient des vierges venues avec Nausicaa, la belle enfant du roi Alcinoüs, et d’Arété, sa femme. Odyssée, guidé par Nausicaa, vint au palais de ce Fig. 228. — Pénélope.
prince, situé dans un glorieux jardin où les feuilles ne se fanaient jamais, et où des fruits étincelaient toute l’année aux branches. Mais plus charmante que tout était Nausicaa, dans sa jeunesse et sa pureté. Le voyageur fut, en ce lieu, traité avec bonté, et le roi lui offrit sa fille en mariage. Odyssée n’avait qu’un désir au cœur, c’était de voir encore Pénélope ; aussi fut-il conduit, dans un vaisseau phéacien, au rivage d’Ithaque, qu’il aborda seul et sous un déguisement.

Voici dans quel état il trouva sa maison. Son père Laerte, selon le récit fait dès l’abord par le porcher Eumée, vivait dans une misère sordide : une foule de chefs venus pour faire leur cour à Pénélope, avaient élu domicile au logis, et quelques serviteurs se liguaient avec eux pour dévorer les biens de l’absent. Elle, Pénélope (fig. 228), enfin, qui a promis de donner à ces prétendants une réponse quand elle aura achevé sa toile, diffère