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NOTES SUR LE THÉÂTRE



L’hiver est à la prose.

Avec l’éclat automnal cessa le Vers, qui autorise le geste et un miraculeux recul ; c’était la dernière fanfare si magistralement lancée que j’ai dans l’oreille, du fait de M. Richepin, au succès interrompu par le départ de Scapin en personne : farce superbe où le tréteau s’est agrandi par des arts seuls jusqu’à la scène, comme il le manqua dans le siècle d’imitation antique.

Le silence, seul luxe après les rimes, un orchestre ne faisant avec son or, ses frôlements de soirs et de cadence, qu’en détailler la signification à l’égal d’une ode, tue et que c’est au poëte, suscité par le défi, de traduire ! le silence que depuis je cherche aux après-midi de musique, je l’ai trouvé avec contentement aussi, devant la réapparition[1], toujours inédite comme lui-même, de Pierrot c’est-à-dire du clair et sagace mime Paul Legrand.


L’essor du rideau parmi tant d’impatiences et le frémissement mondain qui s’engouffrent, pour éveiller ce

  1. Au Casino Vivienne.