Page:Mallarmé - Notes sur le théâtre.djvu/56

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artiste choie sa chimère hors des vulgarités ou se suffit femme ou homme du monde, avec l’instinctif bouquet de son âme à nu dans un intérieur. — Au reste, moi, non plus ! — aurais-je pu intervenir si la plupart du temps mon désintéressement ici ne le criait à travers les lignes jusqu’au blanc final.

Alors pourquoi…

Pourquoi ! autrement qu’à l’instigation du pas réductible démon de la Perversité que je promulgue ainsi « faire ce qu’il n’y a lieu de faire, sans avantage exprès à tirer, que la gêne vis-à-vis de choses, à quoi l’on est par nature étranger, de feindre y porter un jugement ; alors que le joint dans l’appréciation échappe et qu’empêche une pudeur l’exposition à faux jour de suprêmes et intempestifs principes. » Risquer, dans des efforts vers une gratuite médiocrité, de ne jamais qu’y faillir, rien n’obligeant du reste à cette contradiction que le charme peut-être inconnu en littérature d’éteindre strictement une à une toute vue qui éclaterait avec pureté, ainsi que de raturer jusqu’à de certains mots dont la seule hantise continue chez moi la survivance d’un cœur, et que c’est en conséquence une vilenie de servir mal à propos. Le sot bavarde sans rien dire, mais ainsi pécher à l’exclusion d’un goût notoire pour la prolixité et précisément afin de ne pas exprimer quelque-chose, représente un cas spécial, qui aura été le mien : il vaut que je m’exhibe (avant de cesser) en l’exception de ce ridicule, comme un pitre monologuiste des cafés-concerts où des feuillages nous servent une halte entre le Théâtre et la Nature, ces deux termes distincts et superbes de l’antinomie proposée une à Critique.

J’aurais aimé, avec l’injonction de circonstances, mieux que finir oisivement, ici noter quelques traits fondamentaux.

Le ballet ne donna que peu : c’est le genre imagina-