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Notre seule magnificence, la scène, à qui le concours d’arts divers scellés par la poésie attribue selon moi quelque caractère religieux ou officiel, si l’un de ces mots a un sens, je constate que le siècle finissant n’en a cure, ainsi comprise : et que cet assemblage miraculeux de tout ce qu’il faut pour façonner de la divinité, sauf la clairvoyance de l’homme, sera pour rien.

Au cours de la façon d’interrègne pour l’Art, ce souverain, où s’attarde notre époque tandis que doit le génie discerner mais quoi ? sinon l’afflux envahisseur et inexpliqué des forces théâtrales exactes, mimique, jonglerie, danse et la pure acrobatie, il ne se passe pas moins que des gens adviennent, vivent, séjournent en la ville : phénomène qui ne couvre, apparemment, qu’une intention d’aller quelquefois au spectacle.

La scène est le foyer évident des plaisirs pris en commun, aussi et tout bien réfléchi, la majestueuse ouverture sur le mystère dont on est au monde pour envisager la grandeur, cela même que le citoyen, qui en aurait une idée, se trouve en droit de réclamer à un État, comme compensation de l’avilissement social. Se figure-t-on l’entité gouvernante autrement que gênée