Page:Mallarmé - Pages.djvu/36

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Pauvre enfant pâle, pourquoi crier à tue-tête dans la rue ta chanson aiguë et insolente, qui se perd parmi les chats, seigneurs des toits ? car elle ne traversera pas les volets des premiers étages, derrière lesquels tu ignores de lourds rideaux de soie incarnadine.


Cependant tu chantes fatalement, avec l’assurance tenace d’un petit homme qui s’en va seul par la vie et, ne comptant sur personne, travaille pour soi. As-tu jamais eu un père ? Tu n’as pas même une vieille qui te fasse oublier la faim en te battant, quand tu rentres sans un sou.