Page:Mallarmé - Préface à Vathek.djvu/15

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nul fait de la raison ne savait conjurer l’enchantement ; or point d’autre emploi immédiat chez William Beckford des premières heures de majorité que, libre et le rêve à lui, de jeter sur le papier, vers le commencement peut-être de 1781, Vathek. Je l’ai écrit dans une seule séance et en français, raconta sur le tard le débutant, et cela m’a coûté trois jours et deux nuits de grand travail — je ne quittai pas mes habits de tout le temps — une si rude application me rendit fort souffrant. À quel point sur cette organisation s’établit l’empire d’une fatalité. Quelque plan du sujet par nous jugé d’un équilibre parfait, préexista-t-il : point, le croit l’auteur ; omettant ici l’adaptation ancienne à ses instincts tout de grandeur et de beauté déjà, du rêve latent. Les figures maîtresses ainsi que la mise en scène, embarras : non plus, car le regard de l’enfance avait du toit premier fait un refuge à mille visions arabes ; chaque hôte, pris au monde réel se parant aussi de la séduction ou de l’horreur exigées par le conte. Vous trouveriez difficilement quelque chose de la sorte dans aucune description orientale (va la citation) ; ce fut