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Page:Mallarmé - Préface à Vathek.djvu/22

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répertoire des beaux écrits d’une littérature. Le jeune héritier cosmopolite de dix-sept cent et tant avait, grâce à un train princier et à l’usage de recommandations quasi diplomatiques, pénétré à temps l’arcane de la vieille Europe ; mais de quelle vision de dilettante apte à discerner avant tous le pittoresque. Ce genre, le Voyage, fut du coup porté au même degré de perfection que chez plusieurs de nos poëtes par un style égal au leur : le collectionneur se procurant les mots brillants et vrais et les maniant avec même prodigalité et même tact que des objets précieux, extraits de fouilles. Calepins rapportés et tard vidés : ou que sur une feuille de papier proche du testament, un passé ait à ce point surgi devant une mémoire, la biographie n’ose préciser de genèse à ces écrits ; et son étonnement, dans un cas comme dans l’autre, croîtrait. Toujours est-il que pareille œuvre dont la date secrète hésite du début à la fin d’une vie, suffit à l’honorer tout entière comme ayant, même sans le tome principal qui relève du français, prêté âme à l’un des écrivains de l’Angleterre. Le 2 mai 1844, ses yeux d’entre les