Page:Mallarmé - Vers et prose.djvu/118

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tombant du seau de tôle dans la corbeille de fer, le matin — alors que le facteur frappait les deux coups solennels qui me faisaient vivre ! J’ai revu par la fenêtre ces arbres malades du square désert — j’ai vu le large si souvent traversé, cet hiver-là, grelottant sur le pont du steamer mouillé de bruine et noirci de fumée — avec ma pauvre bien-aimée errante, en habits de voyageuse, une longue robe grise couleur de la poussière des routes, un manteau qui collait humide à ses épaules froides, un de ces chapeaux de paille sans plume et presque sans rubans, que les riches dames jettent en arrivant, tant ils sont déchiquetés par l’air de la mer et que