Page:Mallarmé - Vers et prose.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




TRISTESSE D’ÉTÉ


Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.

De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux,
« Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux ! »