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Page:Mallarmé - Vers et prose.djvu/96

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LA DORMEUSE


À minuit, au mois de Juin, je suis sous la lune mystique : une vapeur opiacée, obscure, humide, s’exhale hors de son contour d’or et, doucement se distillant, goutte à goutte, sur le tranquille sommet de la montagne, glisse, avec assoupissement et musique, parmi l’universelle vallée. Le romarin salue la tombe, le lys flotte sur la vague, enveloppant de brume son sein, voyez ! le lac semble goûter un