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PREMIÈRE LUTTE DANS LE CARNATE

Pondichéry et de lui infliger le sort qu’avait subi Madras. Il savait par des lettres reçues du ministre français que cette flotte et cette armée avaient quitté l’Angleterre au mois de novembre précédent, et l’on devait s’attendre qu’au premier jour elles feraient leur apparition dans le golfe du Bengale. C’était donc dans un but purement défensif qu’il avait combiné sa quatrième attaque contre Cuddalore ; s’il avait pu s’assurer de cette place, et par suite du fort Saint-David, en l’absence de l’amiral Griffin, les Anglais se seraient vu enlever leur unique centre d’opérations et auraient été forcés de chercher, sous le feu de leurs ennemis, un point de débarquement sur cette côte qui, par sa nature, présentait de très-grandes difficultés, La négligence de ses officiers fit avorter un plan si bien combiné.

Réduit encore une fois à ne compter que sur lui-même, forcé de se résigner à la défensive, il s’appliqua avec l’énergie qui le caractérisait à accroître autant que possible la force des points qu’il possédait encore avant que l’ennemi révélât sa présence. Après Pondichéry, le lieu le plus important était Ariancopan, petit poste peu éloigné de Pondichéry et encore plus rapproché de la mer. Paradis y fut envoyé avec le titre d’ingénieur en chef, et des pouvoirs pour se faire donner tous les secours possibles pour la défense. Il s’acquitta ponctuellement de sa mission. Le fort était un triangle n’ayant que peu d’ouvrages à l’extérieur comme à l’intérieur. Paradis entreprit de construire au dedans des murs trois cavaliers, un fossé profond et un chemin couvert. La garde de ces ouvrages fut confiée à un jeune capitaine nommé Law, neveu du célèbre financier écossais.

Nous avons rapporté avec quel noble désintéressement Dupleix s’était dévoué dans les premiers temps de son administration à l’achèvement des fortifications de Pondichéry[1]. Celles qui faisaient face à la mer et auxquelles il avait donné tous ses soins, se composaient de deux demi-bastions aux deux extrémités de l’enceinte. Sur les trois autres côtés, la ville était défendue par une muraille et un rempart flanqués de onze bastions. Le tout était entouré d’un

  1. Chapitre III.