bâtiments où il pouvait loger ses soldats, il y avait une source au milieu, et de Bussy y réunit les provisions nécessaires à un séjour de quelque temps. Une preuve éclatante de l’ascendant qu’il possédait sur les indigènes, c’est que, avant même d’avoir pénétré dans la ville et lorsqu’on savait déjà que le gouverneur avait notifié partout son hostilité à l’égard des Français, les banquiers de la ville lui versèrent, sur sa seule garantie, une somme suffisante pour régler l’arriéré de la solde et garder quelques fonds en réserve. Nous devons noter en passant que ses Cipayes, sur lesquels il pensait bien ne pas devoir faire grand fonds, commencèrent après son arrivée à Hydérabad à déserter en grand nombre. Néanmoins, de Bussy resta dans la plaine ouverte, escarmouchant toujours avec l’ennemi, dont les détachements étaient arrivés quinze jours après lui, jusqu’à ce qu’il eût complété ses préparatifs dans Char-Mahal, où il s’établit le 5 juillet.
Quatre jours plus tard, Jaffier-Ali arriva avec le gros de l’armée, et, pendant cinq semaines, de Bussy fut en butte à de continuelles attaques. Les Cipayes l’avaient presque tous abandonné. Shah-Nawaz avait soudoyé, pour les embaucher, un officier de fortune indigène, Murzuffer-Beg, qui avait, dans les précédentes campagnes, commandé les Cipayes sous de Bussy, et avait acquis sur eux une grande influence. Il ne réussit que trop bien ; dans chaque sortie, des corps entiers passaient à l’ennemi. Cette conduite détermina de Bussy, quoiqu’il eût remporté quelques avantages réels sur le champ de bataille, à concentrer sa défense dans le jardin.
Moracin et de Leyrit, l’un à Mazulipatam et l’autre à Pondichéry, avaient reçu la nouvelle de ces événements. Leurs actes furent aussi prompts qu’énergiques. De Leyrit embarqua trois cent vingt Européens, quatre cents Cipayes et six pièces de campagne sur la Favorite, à destination de Mazulipatam. Mais avant qu’ils eussent pu arriver, Moracin avait convoqué les garnisons disséminées dans les districts cédés, et réuni ainsi cent soixante Européens et sept cents Cipayes ; il les avait mis sous les ordres de Law, avcc ordre de forcer le passage jusqu’à Hydérabad pour y opérer leur jonction avec de Bussy.
