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Page:Malleson - Histoire des Français dans l’Inde.djvu/462

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DERNIÈRE LUTTE

Au commencement de novembre, Lally réunit ses forces, composées de deux mille hommes d’infanterie européenne, trois cents de cavalerie et cinq mille Cipayes, et marcha sur Madras. Ces troupes étaient divisées en quatre brigades que commandaient Soupire, d’Estaing, Grillon et Saubinet. Bussy n’avait aucun commandement particulier, mais il avait le titre de général de brigade et une autorité supérieure à tous les autres officiers, Lally et Soupire exceptés. L’armée s’empara le 27 de Conjeveram, en repartit le 29, et atteignit la plaine devant Madras le 12 décembre. Lally dut, à son grand regret, laisser de côté la forte position de Chingleput, que deux mois auparavant il aurait pu prendre si aisément. En la conservant, les Anglais avaient gardé la faculté de se procurer d’abondantes provisions dans le pays environnant.

La garnison anglaise de Madras était formée de dix-sept cent cinquante-huit Européens, deux mille deux cents Cipayes et deux cents cavaliers ; il y avait encore dans la ville cent cinquante Européens employés de diverses manières à la défense. Le Gouverneur était M. Georges Pigott, plus tard lord Pigott, homme capable et intelligent, qui eut le bon sens de remettre le soin de la défense au vétéran Lawrence qui se trouvait à Madras. Le colonel avait sous ses ordres le lieutenant-colonel Draper[1], le vainqueur de Manille ; le major Calliaud, qui avait acquis sa réputation à Trichinopoly ; le major Brereton, et d’autres bons officiers. Chingleput était gardé par cent Européens et douze cents Cipayes, commandés par l’énergique capitaine Preston. On voit qu’en fait d’Européens, l’âme d’une armée dans l’Inde, les Français n’avaient pas une grande supériorité sur l’ennemi qu’ils venaient assiéger. La défense était presque concentrée dans le fort Saint-Georges, quoiqu’il y eût encore trois points fortifiés dans la ville noire.

Lally, nous l’avons dit, arriva le 12 mars dans la plaine de Madras ; son avant-garde, formée de trois cents hommes d’infanterie, trois cents cavaliers, avec deux canons, était commandée par le brave


    taing cent mille écus ; au chevalier de Grillon deux mille louis d’or. Crillon les refusa. Lally ajoute que Bussy lui offrit quatre cent raille livres pour être renvoyé daus le Décan, et annonça qu’il était prêt à avancer deux cent quarante mille livres pour le service de la Compagnie, pourvu que Lally se portât garant. Lally déclina les deux offres. (Mémoires pour Lally.)

  1. Le même qui était engagé dans une controverse avec Junius.