négligeait aucune démarche pour rassembler des vivres et du matériel. À bout de ressources, il avait envoyé un des Conseillers à Karical pour y acheter, de ses deniers à lui, Lally, pour trente-six mille francs de riz pour les troupes. Au moment où son courage était le plus abattu, il éprouva une grande consolation en apprenant l’arrivée de la frégate la Gracieuse. Elle apportait la bonne nouvelle de la prochaine arrivée de la flotte de d’Aché, renforcée de trois vaisseaux qui l’avaient rejointe à l’Île de France. Les instructions dont la frégate était chargée pour le commandant français portaient d’exercer un contrôle encore plus sévère sur l’administration financière de Pondichéry, instructions qui eurent le mauvais effet d’envenimer encore les rapports déjà si tendus entre Lally, d’un côté, et Leyrit avec son Conseil, de l’autre.
Enfin d’Aché parut le 10 septembre ; depuis le 3 septembre de l’année précédente qu’il avait quitté la côte de l’Indoustan, il était demeuré à l’Île de France, y avait reçu les trois vaisseaux amenés par M. d’Éguille, avait pris un des deux millions qu’ils devaient porter à la colonie de Pondichéry, puis il avait réparé, réarmé et réapprovisionné les vaisseaux de son escadre. Quand il eut terminé, il mit à la voile, le 17 juillet, et arriva le 10 septembre devant le fort Saint-David, pour s’y trouver en face de laflotte anglaise qui avait égalementété renforcée.
D’Aché, auquel on ne peut du moins refuser le courage physique, ne montra aucune intention de décliner le combat que l’amiral Pocock lui offrit aussitôt. Il avait onze vaisseaux, dont quatre seulement appartenaient à la marine royale, tandis que Pocock avait neuf vaisseaux de guerre, deux de la Compagnie et un brûlot[1]
- ↑ L’escadre anglaise se composait de :
Le Yarmouth64
canons capitaine Harrison. Le Grafton68» » Kempenfelt. L’Elizabeth64» » Tiddeman. Le Tiger60» » Bereton. Le Sunderland60» » Colville. Le Weymouth60» » Sir N. Baird. Le Cumberland66» » Somerset. Le Salisbury50» » Dent. Le New-Castle50» » Michel. Tous de la marine royale, et deux vaisseaux de la Compagnie dont la force ne nous est pas donnée. Les Français avaient :
Le Zodiaque74canons capitaine tué. marine royale. L’Illustre64» » de Luis. L’Actif64» » de Beauchaire. La Fortune64» » de Lobry.