Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/119

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cours de l’Académie que l’auteur refusait de corriger comme l’empereur le voulait, et l’entretien qui décida Mme Regnault de Saint-Jean d’Angély à intervenir. Comme pièce justificative, elle publie ce billet que Chateaubriand lui envoya en avril 1811 : « Vous êtes, madame, si bonne et si douce pour moi que je ne sais comment vous remercier. J’irais à l’instant même mettre ma reconnaissance à vos pieds, si des affaires de toutes sortes ne s’opposaient à l’extrême plaisir que j’aurais à vous voir. Je ne pourrai même aller vous présenter tous mes hommages que jeudi prochain, entre midi et une heure, si vous êtes assez bonne pour me recevoir. Je suis obligé d’aller à la campagne. Pardonnez, madame, à cette écriture arabe. Songez que c’est une espèce de sauvage qui vous écrit, mais un sauvage qui n’oublie jamais les services qu’on lui a rendus et la bienveillance qu’on lui témoigne. » À ce billet, il est curieux de comparer celui par lequel, étant ministre, le vicomte répondit le 9 février 1823 à Mme Hamelin : « Je n’oublie jamais, madame, les services qu’on m’a rendus ! C’est à l’intérêt que vous avez bien voulu me témoigner que je dois de n’avoir pas été fusillé ou enfermé par Bonaparte. Aussi, madame, si je puis vous être utile, je suis prêt à payer la dette de la reconnaissance. Je voudrais pouvoir me rendre à vos ordres ; mais la multitude des affaires ne me laisse pas le temps de sortir pour d’autres affaires. Si je ne craignais d’abuser de vos bontés, je vous prierais de fixer le jour et l’heure où je pourrais avoir l’honneur de vous recevoir chez moi ; je serai bien heureux de