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confidentiels fournis au ministre par le précédent préfet. On découvre qu’au 24 décembre 1810, il est comptable envers le Trésor d’une somme de 720 fr. 52 c., plus les intérêts pendant quinze mois, somme qu’il a payée sans être due et qu’il doit rembourser, sauf son recours.

Suspendu de ses fonctions, il continue à toucher son traitement. On espère autour de lui qu’il obtiendra un changement de recette ; malheureusement, son ministre est violemment prévenu contre lui. À la demande de Mme de Lacaux, car Sophie Gay n’a pas osé, dit-elle, solliciter elle-même cette nouvelle preuve de bienveillance, la princesse de Chimay intervient en sa faveur auprès du duc de Gaëte. Longtemps on hésite en haut lieu. On serait disposé à lui donner une autre recette générale ; par un fâcheux hasard, aucune ne devient vacante. Cette situation se prolonge pendant vingt-deux mois. Elle ne peut durer davantage. Un décret du 22 décembre 1812 nomme à Aix le baron Dalton, receveur général du département de Rhin-et-Moselle, à la place de Gay. Ce dernier continue à arborer son titre d’ancien receveur général tout en dirigeant sa banque d’Aix-la-Chapelle. À titre de consolation, peut-être, le prince de Wagram lui confie une fourniture de trois cent mille francs de tentes, mais il perd du coup plus de cent mille francs par an[1].

  1. Arch. nat., F1b, Roër, 3 ; A Fiv, Décrets, plaquette 4375 ; A Fr, 5573 n° 12. — Moniteur, 27 décembre 1812, p. 1423. — De Lanzac de Laborie : la Rive gauche du Rhin, dans Revue hebdomadaire, 11 janvier 1919, p. 164. — Mme de Solms : Madame de Girardin, Bruxelles, 1837, in-12, p. 7. — Lettre de Mme Allart, dans Manecy, Une famille de Savoie, p. 30. — Lettre de Sophie Gay à la princesse de Chimay, arch. Détroyat.