Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

receveur général du département de l’Aude ; pour la mariée, rien moins que Son Excellence Mgr le comte Regnault de Saint-Jean d’Angély, ministre d’État et conseiller d’État, président de la section de l’Intérieur, grand procureur général de Sa Majesté près de sa Haute Cour, secrétaire d’État de la famille impériale, grand officier de la Légion d’honneur, etc., et Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant, sénateur, comte de l’Empire, commandeur de la Légion d’honneur.

Dix jours plus tard, un premier convoi de prisonniers autrichiens défile à Aix-la-Chapelle, où Marie-Louise avait passé, au début d’août, sous les derniers arcs de triomphe qu’on y éleva pour l’Empire. La guerre se rapproche. Pendant l’hiver, Gay reste à son poste ; il ne communique plus que difficilement avec sa femme. Elle a envoyé sa seconde fille à Montreuil-sur-Mer, dans la famille Enlart, et lui écrit, le 14 mars 1814, une lettre où l’on saisit sur le vif plusieurs traits de la psychologie parisienne à la veille de l’occupation étrangère, l’atmosphère de fausses nouvelles mêlées aux vraies, les alternatives d’espoir et de découragement, et, quant aux plaisirs, la ferme volonté de n’en pas perdre une bouchée.

« Puisque l’on est tranquille à Montreuil, tu fais bien d’y rester, car notre sort est bien incertain dans la grande ville. Cependant nous avons de fortes raisons d’espérer que l’ennemi n’y viendra pas. L’empereur emporte chaque jour des avantages qui affaiblissent l’armée alliée, et remontent le courage des citadins. Paris est décidé à se bien