Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/201

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est aussi étonnée qu’amusée, et moi seule en suis fière… Delphine me charge de vous dire qu’après le char de triomphe rien ne lui paraît plus glorieux que votre char-à-bancs. Si vous nous renversez du haut de cette gloire, vous aurez affaire maintenant à la postérité ; ce sera votre affaire personnelle, et nous nous en lavons les mains. » Elle compte retirer son passeport le lendemain 2 septembre : elle ne montera en voiture que le 4, avec Delphine et sa femme de chambre, car elle aura « quelques toilettes à faire » à Lyon et à Genève.

La mère et la fille traversent une première fois cette dernière ville pour gravir le Montanvert et explorer la vallée de Chamonix. Elles ont la chance d’excursionner en compagnie de « l’homme le plus piquant et le plus intéressant par son esprit et l’étendue de ses connaissances… Jean Sbogar-Nodier » ; elles s’arrachent au plaisir de parcourir avec lui ces contrées miraculeuses pour ne pas manquer le rendez-vous de Berne, et voilà que de retour à Genève, une lettre de Coulmann annonce qu’il a quitté Berne, et ajoute que si elles veulent l’y attendre trois semaines, il viendra les prendre pour un voyage dans le nord de l’Italie. Désolée de ce contretemps, Sophie Gay ne veut pas mettre le pied en Italie sans pousser jusqu’à Rome, et les couches de Mme O’Donnell la rappellent à Paris. Elle se contentera de faire le tour du lac de Genève. En cette ville, elle applaudit au triomphe dans Mérope de Mlle Georges, qui le lendemain visite Ferney où on lui rend « de vrais hommages ». Elle rencontre Hippolyte Auger, qui voyage en