Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/245

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

homme de l’opposition. Juste au-dessous, elle écrit :

      À la tribune, ainsi qu’au champ d’honneur,
      Digne à la fois et de Rome et d’Athènes,
        C’est un César pour la valeur,
        Pour l’éloquence un Démosthène.

Elle apprend sa mort le 20 décembre 1825, et jette aussitôt sur le papier des stances d’un beau souffle, qui seront insérées à la suite du volume de Pensées du général Foy, avec le dithyrambe de Viennet et l’élégie d’Alexandre Dumas. Elle finissait sur cette belle image :

      Hier, quand de ses jours la source fut tarie,
      La France, en le voyant sur sa couche étendu,
      Implorait un accent de cette voix chérie…
      Hélas ! au cri plaintif jeté par la patrie,
      C’est la première fois qu’il n’a pas répondu !

Ces vers sont gravés dans le tombeau du général.

On sait quelle foule accompagna le convoi, foule d’inconnus et de célébrités : Dupin aîné, Kératry, Benjamin Constant, Alexandre de Lameth qui représentent les députés de l’opposition, et Mérimée, Viennet, Victor Hugo dans l’éclat de ses vingt-trois ans, Delphine Gay dans la splendeur de ses vingt et un ans. Elle s’écrie : « Ah ! Voilà comment je voudrais mourir, au milieu de tant d’hommes illustres qui pleurent et de tant de femmes en deuil ![1] »

Les vers qu’elle compose au fur et à mesure des

  1. Bassanville : Salons d’autrefois, III, 10. — H. Jouin : David d’Angers, sa vie, son œuvre, ses écrits et ses contemporains, Paris, 1878, deux volumes in-8°, I, 164. — 29 juin 1855-29 juin 1856, Jules Janin, art. nécrologique, p. 17.