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l’exemplaire du roi, car on doit être au Château à l’heure dite. Le Moniteur ne signale pas cette audience. Par contre, dans le numéro du 4 avril 1826, on lit : « Aujourd’hui, le roi et Leurs Altesses Royales ont entendu la messe à midi à la chapelle. Avant la messe, Mlle Delphine Gay a été admise à la faveur de présenter au roi, en audience particulière, son Nouveau Recueil de poésies ».

Le Moniteur ne dit pas que le roi ait remis à Delphine un brevet de pension. Rien ne vient à l’appui de ce que Mme de Solms, d’Heilly et Léon Séché ont dit de cette audience, et des paroles que Charles X y aurait prononcées. La pension fut obtenue, on ne sait au juste à quel moment, non de mille cinq cents, mais de huit cents francs, et sur les fonds de la Liste civile.

Quant au conseil que le roi aurait donné à la jeune fille de voyager, je ne sache pas qu’il l’ait été ; à coup sûr, il n’aurait pas eu pour but de faire cesser des racontars sur le mariage morganatique projeté plus de deux ans auparavant, puisque alors Charles X était comte d’Artois. L’affaire était enterrée depuis longtemps. Non ; s’il existe un motif caché au voyage en Italie que Sophie va préparer et accomplir avec sa fille à l’automne suivant, il faut le chercher ailleurs[1].

  1. Lettres de Daru, Marceline Desbordes-Valmore à Delphine Gay, de Sophie Gay à J. Tastu, arch. Détroyat. — L. Séché : le Cénacle de la Muse française, p. 178, et Delphine Gay, p. 49. — Eckermann : Conversations de Gœthe pendant les dernières années de sa vie (1822-1832), trad. Delérot, Paris, 1865, deux volumes in-16, I, 286. — Intermédiaire des chercheurs et des curieux, LX, n° 1227, col. 159. — 29 juin 1855-29 juin 1856, p. 56. — Moniteur, 4 avril 1826, p. 427. — Solms : Madame de Girardin, p. 15. — D’Heilly : Madame de Girardin, p. 26.