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vitent à déjeuner huit jours plus tard. Mais pour imprimer le journal, il faut de l’argent. Émile emprunte cinq cents francs. Au lieu de payer l’imprimeur, il place le tout en annonces. Quand Henry Monnier se rend au déjeuner convenu, la poste a déjà apporté une dizaine de mille francs aux fondateurs du Voleur. Le premier numéro paraît le 5 avril 1828. Six mois plus tard, il tire à deux mille cinq cents exemplaires, et rapporte net cinquante mille francs[1].

Pareil succès engendre des imitateurs : Émile de Girardin les absorbe, ou les écrase. Une annonce du 5 janvier 1829 avise les abonnés du Grec que ce journal cesse de paraître, et qu’ils recevront en son lieu et place le Voleur, sans aucune augmentation de prix, pendant toute la durée de leur abonnement. Le 10 avril suivant, même opération avec le journal l’Atlas. Quant au Forban, au Pirate, au Compilateur, ils végètent sans gloire.

Nous avons rencontré dans l’entourage de Sophie Gay la plupart des noms qui signent les articles du Voleur : Béranger, Vigny, Soumet, Émile Deschamps, Rességuier, Belmontet, Hugo, le comte Daru, Elisa Mercœur, Mme Tastu. Mais le journal ne publie pas uniquement de la reproduction ; il donne parfois de l’inédit, par exemple des vers de Marceline Desbordes-Valmore, les Deux Ramiers, ou d’Alexandre Dumas. Arsène Houssaye affirme que les rédacteurs

  1. D’Alton-Shée : Mémoires, I, 155-179. — L. Séché : la Jeunesse dorée sous Louis-Philippe, Paris, 1910, in-12, p. 231. — Jacques Boulenger, les Dandys, p. 141. — Werdet : Souvenirs de la vie littéraire, Paris, 1879, in-18, p. 198, attribue inexactement la fondation du Voleur à Maurice Alhoy.