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de quatre-vingt-un ans, et Marie-François-Joseph Maxime Cromot, baron du Bourg, maréchal de camp, chevalier de la Légion d’honneur, âgé de soixante quinze ans. Ce dernier est le père de M" de Varaignes, la marraine d’Émile. Les témoins de la mariée sont Paul-Laurent de Nérac, propriétaire, soixante sept ans, et Antoine-Xavier-Catherine Froidefont de Bellisle, cinquante-cinq ans, membre de la Chambre des députés, et conseiller d’État. Le marié signe Émile Girardin, d’une petite écriture ronde, ferme et droite ; la mariée signe d’une écriture menue et penchée, et ajoute un paraphe assez compliqué, que simplifiera bien vite la correspondance active de Mme de Girardin. La cérémonie terminée, en dépit de la pluie qui tombe, le jeune couple monte en voiture et file vers la Maison Rouge[1].

Huit jours après la cérémonie, le 9 juin, Chateaubriand écrit à Mme Récamier ces quatre mots « Delphine mariée : ô Muses ! »[2].

Le mariage n’empêchera pas la Muse de chanter.

  1. Les Gay jouiront pendant encore au moins trois ans de cette propriété, après la vente. Froidefont de Bellisle n’exécutant pas les conditions du contrat, Sophie Gay se verra contrainte de lui faire un procès, à lui et à l’union de ses créanciers. Le procès se terminera seulement le 7 avril 1840, par un jugement qui condamne Bellisle et l’union de ses créanciers à payer à Sophie Gay une somme de 33.500 franes, plus les intérêts, et les dépens. — Titres de propriété de la Maison Rouge, arch. Ernault. — Lettre d’Isaure Gay à Euphémie Enlart, 16 septembre 1833, arch. Enlart.
  2. L. Séché : la Jeunesse dorée sous Louis-Philippe, p. 11. — Mme de Girardin : Œuvres, I, 329. — Lettre de Sophie Gabriac [Allart] à Louise Vernet, 22 mai 1851, arch. Delaroche-Vernet. — Acte de mariage, reconstitué sur une expédition délivrée le 24 mars 1877 par Doulcet, archiviste de la Chambre des députés. — Registre des mariages, paroisse Saint-Roch, 1831, p. 60. — Lettre de Sophie Gay à Jules de Rességuier, 31 mai 1832, dans Lafond, l’Aube romantique, p. 131. — Chateaubriand : Mémoires d’outre-tombe, V, 435