Page:Malot - Cara, 1878.djvu/169

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d’une main tremblante, et il l’enveloppa avec précaution en le lui passant sous les pieds.

— Comme vous êtes bon ! dit-elle d’une voix émue.

L’eau ne tarda pas à bouillir ; il prépara l’infusion de tisseul et la lui donna après l’avoir sucrée.

Cependant elle ne se séchauffa point, et elle continua de claquer des dents, avec des frissons par tout le corps.

— Laissez-moi donc vous aller chercher un médecin, dit-il.

— Non, répondit-elle, le sommeil va me calmer.

— Mais vous ne pouvez pas dormir sur ce canapé, vous ne vous séchaufferez pas.

— Vous croyez ?

— Assurément.

— Si j’osais…

Et elle s’arrêta.

— Est-ce qu’on n’ose pas tout avec son médecin, dites donc ce que vous feriez.

— Eh bien ! vous resteriez dans ce cabinet, je passerais dans ma chambre, je me coucherais et vous me donneriez une autre tasse d’infusion. Quand je serai dans mon lit, il est certain que je me séchaufferai tout de suite ; d’ailleurs, quand j’éprouve des crises de ce genre, il n’y a que le lit qui me guérit.

— Et vous ne le disiez pas, couchez-vous donc bien vite.

Elle passa dans sa chambre tandis qu’il restait dans le cabinet de toilette, préparant une nouvelle tasse d’infusion.

Au bout de quelques instants elle l’appela ; il entra et il la trouva dans le lit pelotonnée jusqu’au cou dans