Page:Malot - Cara, 1878.djvu/223

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Ils montèrent ; il n’y avait personne dans l’escalier et toutes les portes étaient fermées ; en arrivant au palier du premier étage, il la prit dans ses deux bras, et l’embrassant :

— Tu es un ange ! dit-il.

Durant quelques secondes elle le regarda tendrement ; puis tout à coup se mettant à rire :

— Et toi, dit-elle, sais-tu ce que tu es ? — de ses lèvres elle lui effleura l’oreille, — une grande bébête.

C’était au dernier étage qu’habitaient les enfants, dans un logement simple, très-simple, mais cependant convenable : pour les garder et les soigner ils avaient avec eux une vieille paysanne, ce fut elle qui vint ouvrir la porte.

Aussitôt les trois enfants accoururent et se jetèrent sur Cara, sans faire attention à Léon qui se tenait un peu en arrière.

— Bonjour tante, bonjour tante, quel bonheur !

XI

Carbans n’était pas le seul créancier de Cara : Léon ne fut pas longtemps sans découvrir cette fâcheuse vérité.

Bien entendu, ce ne fut pas Cara qui le lui apprit : elle s’était expliqué une bonne fois avec lui à propos de ses affaires, et elle n’était pas femme à revenir sur ce qu’elle avait dit ; elle ne voulait pas qu’il y eût de