Page:Malot - Cara, 1878.djvu/237

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der qu’à propos d’Aventure, de Diavolo, de Robber, de l’assurance sur la vie qu’on l’obligea de contracter, ni des 150, 000 francs de billets qu’on lui fit signer pour lui livrer l’écurie de course et les 80, 000 francs ; il était pris ; il n’avait rien à dire. Au reste l’écurie de course ne lui déplaisait pas trop. C’était un billet à la loterie qu’il prenait, et, dans les conditions où il allait se trouver avec les échéances qui le menaçaient, c’était une sorte de soutien pour lui que ce billet de loterie ; pourquoi ne gagnerait-il pas un jour ou l’autre ?

Il voulut faire les choses noblement avec Cara, et de telle sorte qu’elle ne pût pas croire qu’il avait des doutes sur la réalité du chiffre des dettes accusé par Louise.

— Voici ce que j’ai pu me procurer sur tes valeurs, dit-il à Cara en lui remettant 70, 000 francs ; si tu as d’autres dettes que celles dont tu m’as parlé, paye-les ; si tu n’en as pas, garde ce qui te restera.

Elle se jeta dans ses bras :

— Laisse-moi me confesser dans ton cœur, s’écria-t-elle, je t’ai trompé, ne voulant pas t’avouer tout ce que je devais ; mais tu dois connaître la vérité entière.

Et, après avoir longuement cherché, elle remit une série de factures dont le chiffre s’élevait à 67, 694 francs.

Cela fut encore un soulagement pour Léon d’avoir la preuve que ce que Louise lui avait annoncé était réellement dû : il avait été élevé dans des habitudes de probité commerciale qui ne sont pas celles de toutes les maisons de Paris ; ce n’était pas chez M. Haupois-Daguillon qu’on aurait fait deux factures avec des chiffres différents : l’une pour être montrée à celui qui fournissait l’argent, l’autre pour être réellement payée.