Aller au contenu

Page:Malot - Cara, 1878.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en danger au lieu d’attendre jusqu’à la dernière extrémité. Si je vous parle ainsi, ce n’est pas, vous le savez, pour ajouter à votre douleur, mais pour vous expliquer, dans une certaine mesure, comment je comprends que Léon ait été entraîné à la résistance et finalement à cette folle résolution. J’ai voulu que vous sachiez à l’avance dans quels termes je lui parlerai, et je crois qu’ils seront de nature à le toucher : c’est par la douceur et la sympathie qu’on peut agir sur lui.

— Quand comptez-vous le voir ? demanda madame Haupois-Daguillon.

— Aussitôt que possible, aujourd’hui, demain, aussitôt que je l’aurai trouvé.

— Eh bien, mon ami, allez, continua-t-elle, et ce que vous croirez devoir dire, dites-le, nous abdiquons entre vos mains.

Comme Byasson, après les avoir quittés, traversait le vestibule, Saffroy se trouva devant lui.

— Eh bien, demanda celui-ci, a-t-on des nouvelles de Léon ?

Byasson n’avait pas une très-grande sympathie pour Saffroy ; il le trouvait trop ambitieux, et il le soupçonnait de spéculer sur l’absence de Léon pour s’avancer de plus en plus dans les bonnes grâces de M. et de madame Haupois-Daguillon, de façon à devenir un jour le seul chef de la maison, le fils étant écarté.

— Je vais le chercher, dit-il, afin qu’il reprenne sa place ici ; j’espère que, quand il dirigera tout à fait la maison, il ne pensera plus qu’au travail.