Page:Malot - Cara, 1878.djvu/320

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Cara dicta et Rouspineau écrivit :

« Je soussigné, reconnais : 1° que c’est par ordre de madame Haupois-Daguillon que j’ai fait des démarches pour être payé par M. Léon Haupois de ce qu’il me doit ; 2° que les quatre premiers billets souscrits par M. Léon Haupois ont été payés à l’échéance par la maison Haupois-Daguillon ; et qu’ils n’ont été protestés que pour la forme.

« ROUSPINEAU. »

Cela fait, Cara écrivit elle-même l’engagement de payer les vingt mille francs testant dus, si les billets n’étaient pas acquittés par M. et madame Haupois-Daguillon ; puis elle quitta Rouspineau, qui en fin de compte ne se plaignait pas trop de la conclusion de cette affaire ; de vrai, elle aurait pu plus mal tourner ; elle avait bec et ongles, madame Cara, et il valait mieux être de ses amis que de ses ennemis.

En sortant de chez Rouspineau, Cara ne rentra point chez elle, mais elle se rendit rue du Helder, chez son ami et conseil, l’avocat Riolle.

Comme le jour où elle était venue demander à Riolle ce que valait la maison Haupois-Daguillon, elle entra par la petite porte dans le cabinet de l’avocat, et, comme ce jour-là encore, elle trouva Riolle penché sur ses dossiers et travaillant.

Mais au lieu d’aller l’embrasser dans le cou, comme elle l’avait fait alors, elle ferma la porte avec bruit, de façon à s’annoncer.

Riolle leva la tête pour voir qui venait le déranger.

— En voilà une surprise ; on ne te vois plus : tu négliges tes amis, et quand ils vont chez toi tu n’y es